Au départ, la Thaïlande ne faisait pas vraiment partie de notre itinéraire; si on devait immanquablement la traverser pour rejoindre la Birmanie depuis le Cambodge, nous n’avions pas prévu de nous y attarder. Mais les nombreux échos positifs reçus en cours de route nous ont fait revoir nos plans. La Thaïlande est souvent mentionnée comme le paradis des cyclotouristes. Et pour cause, après quelques mois en Asie du Sud est, le confort Thaïlandais est bien appréciable.

Étrangement, ce pays est beaucoup plus riche que ses voisins et tout y est plus facile. On a trouvé un pays ordonné, plutôt propre et parfois presque occidentalisé. En témoignent les poubelles présentes devant les maisons, les bas-cotés, lieux publics et jardins parfaitement entretenus, les supermarchés, les 7eleven à tous les coins de rue, les énormes pick-up ultra répandus, le taux d’obésité, les loisirs autres que les jeux de ballons universels (on pense notamment aux nombreux cyclistes thaï que l’on croisait en fin de journée), les châteaux d’eau, l’état des routes (quel contraste après le Cambodge!)… 

Justement, les routes, parlons-en. La Thaïlande est le premier pays (et certainement le seul) que nous traversons avec un réseau routier aussi développé. Après le Cambodge, la classification est à revoir : on passe de route goudronnée-piste-chemin à autoroute-4 voies-route avec piste cyclable-route cabossée-piste. On a ainsi passé une grande partie de notre temps à essayer d’éviter les axes majeurs et dénicher des petites routes tranquilles. Pas toujours évident vu la multitude de possibilités. Paradoxalement, c’est aussi le pays d’Asie du Sud Est le plus mal cartographié sur notre application fétiche, maps.me. À plusieurs reprises, nous nous sommes retrouvés au milieu de nulle part sur notre GPS alors que nous étions sur une route tout à fait correcte. A l’inverse, certaines pistes sont répertoriées comme des routes. Allez comprendre. Mais ça a au moins eu l’avantage de nous faire retrouver le plaisir de nous perdre sur des petites routes de campagne.

La Thaïlande ne restera pas dans nos mémoires pour ses paysages que nous n’avons pas trouvé spectaculaires (du moins sur notre chemin; Élise gardait d’ailleurs un bien meilleur souvenir de son précédent voyage, de ce point de vue là). Mais nous y avons tout de même trouvé les meilleurs spots de bivouacs depuis bien longtemps.

Sur le plan culinaire, par contre, nous avons été comblés! Nous ne nous sommes jamais autant régalés qu’en Thaïlande, ces derniers mois, mis à part au Laos où la nourriture était assez semblable. Une explosion de saveurs à (presque) tous les repas et des fruits frais et fruit shake à gogo. De quoi requinquer un cyclo après une longue journée (ou pas)!

Le contact avec la population nous laissera un goût mitigé. Nous avons eu du mal à retrouver la chaleur humaine qui nous accompagnait depuis le début du voyage. Sur la route, nous avons croisés très peu d’enfant et aux premiers abords, les thai nous ont paru assez distants et moins curieux, ce qui rendait les journées un peu plus monotones. Mais, une fois le contact établi, ils se sont révélés d’une grande générosité : on s’est plusieurs fois vu offrir des fruits, des pâtisseries, de l’eau, un jardin pour planter la tente, un toit,...

Nous avons par contre rencontré d’autres thaï un peu moins contents de croiser notre route : les chiens, bien plus agressifs que leurs voisins, ils ont souvent eu envie de goûter à nos sacoches!

• 957 km
• 5253 m de dénivelé
• 109 min sous la mer
• 0 casse pour les vélos
• 1 ère crevaison… même pas les vélos, c’est Elicola qui en fait les frais
• 1 dent en moins
• 20 %, nos cotes les plus raides
• 34 glaces et fruit shakes
• 418 temples (rien que sur notre route)
• 1001 singes
• 1 morsure de chien dans les sacoches

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